Petit matin frais, banlieue d’Arles, nous voilà bouillonnants d’impatience, curieux de chaque bâtiment, de chaque encoignure aux messages mystérieux.
Toits ondulant sur béances célestes. Ossatures métalliques rouillant de larmes, escaliers édentés se balançant dans le vide. Lambeaux de vie des dossiers piétinés gisant à terre, vitres aux bords tranchants des lettres de licenciement. Cloisons défoncées aux dépouilles de slogans de luttes inégales. Tuyaux ; nids à rats, entrepôts ; décharges sauvages où agonisaient de crasseuses peluches énuclées. Œuvres pointillistes des pigeons sur toiles de matelas, pneus empilés. Difficile d’imaginer dans cette nécropole, les bruits de la vie d’une usine florissante.
Au détour d’une porte enfoncée, vide vertigineux de hangars ceinturés des débauches chromatiques de graffeurs masqués bombardant les couleurs de la vie.
Midi sous le tiède soleil d’automne, une trêve gastronomique le long du canal s’imposait pour « shooter » jusqu’au soleil couchant le métal argenté des tôles meurtries, les flaques dorées aux reflets des dessins pariétaux, les slogans poétiques des espoirs bafoués.
Modestement mais avec passion nous ferons revivre ce lieu avec l’exposition « LUMINANCES 2012 » en mai 2012 au Château de BBA.
Bernadette Thumerelle